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Monster
--> de Naoki Urasawa


Eh oui, pour ceux qui en douteraient, les mangas sont bel et bien de la littérature ! Comme pour tout le reste, il y a du bon et du moins bon. Voire même du très bon, comme Monster ! Il ne s'agit donc pas de n'importe quel manga, mais de l'un des plus connus et des plus importants du moment. Son intrigue profonde et complexe maintient jusqu'au bout un suspense presque insoutenable, et nous empêche littéralement de lâcher un tome avant la fin. Je mettrais un seul bémol à mon enthousiasme, que je vais développer un peu plus loin.

Le 18e et dernier tome de cette merveilleuse série est enfin paru : le dénouement tant attendu a été dévoilé au grand jour. Pour le plus grand plaisir des fans, ou leur plus grande déception... Car le lecteur que la saga a tenu en haleine jusqu'au bout, celui qui a passé des nuits blanches à dévorer les tomes les uns après les autres sans pouvoir s'arrêter, celui-là trouvera-t-il le dernier volume à son goût ? Les avis sont mitigés.

L'intrigue :

Pour ceux qui ne connaîtraient pas l'histoire, voici en quelques mots la trame narrative de départ. En 1986, Tenma est un jeune médecin japonnais à l'avenir très prometteur : fiancé à la fille du directeur de l'hôpital dans lequel il travaille (à Dusseldorf), il possède un talent incontestable.

Sa vie bascule le jour où il choisit par acquis de conscience de sauver Johann (un jeune garçon dont les parents ont été assassinés et qui a reçu une balle dans la tête), plutôt que la maire de la ville, admis en urgence peu après lui. En suivant l'ordre d'arrivée des patients malgré les ordres de ses supérieurs, Tenma parvient à sauver le jeune garçon mais pas le maire. Sa carrière et son couple sont brisés.

Or, neuf ans plus tard, l'enfant se révèle n'être pas tout à fait aussi innocent que ce que l'on pouvait imaginer, voire même réellement terrifiant. Il grandit, dans le sang et l'horreur, et Tenma se lance à sa poursuite pour réparer son erreur. Mais quels secrets découvrira-t-il en chemin ? Sur fond de nazisme et de guerre froide, cet excellent thriller vous fera frissonner d'épouvante.

Mon opinion :

Voilà, ce n'est que le début, beaucoup d'autres personnages secondaires apparaissent au fil des tomes et l'intrigue se ramifie de plus en plus. Jusqu'au chapitre 18, où la vérité éclate... Mais quelle vérité ? Je ne veux pas dévoiler la fin ici, pour ceux qui ne l'auraient pas encore lu, mais elle m'a déçue. J'ai trouvé le dernier tome inutile, il n'apporte rien de nouveau à l'histoire alors que de nombreuses questions restent en suspens.

La fin est-elle a la hauteur de tout le reste ? N'est-elle pas trop rapide, trop banale, trop incomplète ? Personnellement, je répondrais par l'affirmative. J'ai découvert cette série il y a quelques mois, mais je ne l'ai pas lue tout de suite malgré l'envie que j'en avais. D'autres livres réclamaient une attention plus urgente. Quand je me suis enfin lancée,  j'ai dévoré les dix-huit volumes en moins de deux semaines, malgré les cours et le travail.

J'ai tout de suite été accrochée par les premiers volumes, malgré un passage un peu difficile au niveau du 3e volume (qui m'a légèrement moins intéressée). Tout est là : des personnages complexes et fascinants, un scénario diaboliquement compliqué mais captivant, du suspense, de l'action, de la mort, de l'amour... J'étais emballée. Et je crois hélas que c'est là que réside tout le problème, tout cela était trop beau pour durer.

Ce n'est pas tellement l'aspect "fin ouverte" qui me gêne (quoique si, peut-être un peu), mais plutôt l'impression de me faire avoir. Une frustration, car on vient de lire tout un volume... pour rien. On ne semble pas plus avancé qu'au premier jour (du moins, pas plus avancé qu'au tome 17). Alors pourquoi nous avoir fait tant attendre et espérer ? C'est un peu comme si Naoki Urasawa ne tenait pas ses promesses, et écrive une fin non parce qu'elle est nécessaire à la série mais parce qu'il y est obligé vis-à-vis des lecteurs.

Du coup, ce sont les lecteurs qui triquent, car la fin... ne finit rien. Non seulement on reste sur sa faim, mais le dernier volume soulève encore de nouvelles interrogations. 
Le problème, c'est qu'elles ne sont d'aucune utilité et ne sont de toute façon pas résolue. Comme s'il fallait un rebondissement de dernière minute, dans les dernières pages, pour ne pas "décevoir" le lecteur avec une fin trop prévisible... Alors soudain le choc : Quoi ??? Il s'est passé ça ? Mais comment... pourquoi... ? Et alors, au moment précis où notre cerveau commence à intégrer ce nouvel élément et à entrevoir toutes les nouvelles pistes qui en découlent, nos yeux se posent sur un mot que le lecteur de série connaît bien et redoute à chaque instant, un mot qui a un pouvoir énorme et terrifiant, contre lequel on ne peut pas lutter mais qui nous met hors de nous. Trois minuscules petites lettres : FIN. Non, ce n'est pas possible !

Alors qu'aucun indice ne laissait présager un tel revirement final, qu'on ne l'avait pas envisagé une seule seconde, l'auteur a la cruauté de nous planter là comme ça, sans aucune explication ni réponse, et de nous laisser nous débrouiller tous seuls ! Mais quel intérêt ? Si encore il s'agissait d'une question cruciale qu'il est nécessaire de poser, d'un élément incontournable que l'auteur ne veut pas éclaircir mais dont il veut parler, on pourrait comprendre. Mais non ! C'est juste une révélation qui vient se poser là, tout simplement, sans raison ni conséquences. Juste là.

Je trouve la pilule un peu difficile à avaler quand l'auteur nous a fait miroiter pendant 17 volumes des révélations terribles et surprenantes, des secrets horribles et monstrueux, qui finalement n'arrivent jamais. On apprend finalement que tout cela a eu lieu sans raison, pour presque rien, et voilà que ça recommence. Ça tourne en rond. Du sang et des meurtres... de la violence et de la peur... et pourquoi ? Voilà la véritable question, celle que le lecteur se pose tout au long du roman et à laquelle l'auteur ne répond jamais. On ne sait rien, et tout est à refaire. c'est décourageant...

Pourtant, quand on arrive à la fin, on n'a qu'une envie : celle de recommencer ! Reprendre tout depuis le début, relire attentivement l'ensemble à la lumière de ce que l'on peut maintenant deviner (car oui, heureusement, il y a quand même quelques semblants d'éléments de réponse). Recommencer à nouveau, pas totalement à zéro, pour comprendre. Car finalement, on refuse de croire que c'est si simple, si prévisible ! Alors on se dit qu'il y a forcément quelque chose qui nous a échappé, et on veut trouver l'indice qu'on a obligatoirement manqué. Il faut dire qu'avec toutes les intrigues superposées, c'est inévitable.

Certains adorent ce genre de quête qui n'en finit pas, et passent leur temps à traquer le moindre détail encore et encore. En toute objectivité, je dois bien reconnaître que Monster est assez riche pour que l'on puisse se livrer à cet exercice. Mais je vous avoue que je n'en ai eu ni le temps ni le courage. J'avais trop peur de me faire avoir une seconde fois, d'être encore plus profondément déçue. Je préfère en garder une impression somme toute pas si mauvaise et m'en tenir là. (Oui, malgré tout ce que je viens d'en dire, c'est quand même une série que j'ai beaucoup aimée ! ).

J'aurais dû m'arrêter au tome 17 de cette saga si époustouflante, et imaginer ma propre révélation surprenante. Imaginer la fin que j'attends encore... Maintenant, si vous n'êtes pas d'accord avec moi, j'accepte volontiers tous les arguments contraires !

Posé par Némésia dans l'étagère Bandes dessinées

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